T’es bizarre – et c’est très bien comme ça

Une petite fille m’a dit un jour : « T’es bizarre. »
Sur le moment, j’ai ri. Et puis plus tard, dans ma tête, cette phrase a déclenché une vraie cascade.
Parce qu’au fond, on est tous le bizarre de quelqu’un. Et si ce n’était pas un problème… mais un repère ?

Il y a quelque temps, pendant un repas qui aurait dû être banal, une petite fille m’a regardé avec toute la franchise de son âge et m’a balancé :

« T’es bizarre. »

Et ce n’est qu’un peu plus tard, dans ma tête, que cette phrase m’est revenue, comme un écho amplifié :

« Nous sommes tous le bizarre de quelqu’un. »

Je ne sais pas pourquoi ça a autant résonné. Peut-être parce qu’à son âge, on commence déjà à comprendre qu’il faut rentrer dans un moule. Parler comme les grands. Se tenir comme il faut. Et moi, je ne cochais clairement pas les cases. Pas dans sa tête à elle en tout cas. Peut-être pour ça qu’elle m’appelle encore aujourd’hui “l’enfant adulte” — un surnom qui m’a inspiré une autre réflexion — comme un surnom doux, sans doute affectueux.

Et là, j’ai tilté. Parce que cette phrase a agi comme un déclic. Une micro-explosion intérieure. Un pop-up de pensée, sûrement dû à cette hyperactivité permanente de mon cerveau qui capte tout, fait des liens, et n’attend qu’un déclencheur pour s’emballer.

Ce que j’ai compris ce jour-là, c’est que ce qu’on appelle « bizarre », c’est souvent juste une question de perspective. De paradigme. Et dans ce cas-ci, c’était celui d’un enfant. Un regard brut. Sans filtre. Qui voit ce que les adultes ont arrêté de regarder.

Quand tu sens que tu ne joues pas la même partition

Il y a des moments où tu débarques avec ton feu, ton énergie, tes idées qui partent dans tous les sens… et en face, ça décroche. Tu sens les regards qui glissent, les sourcils qui se haussent, les silences qui s’installent. Tu as franchi la ligne invisible. Celle qu’on ne t’a jamais montrée mais que tout le monde semble connaître.

Tu es devenu « le bizarre » de la pièce.
Et ce n’est pas forcément un rejet. C’est juste… un décalage de fréquence.

Avec le temps, j’ai compris que ce malaise, ce n’était pas un signal d’alerte. C’était un signal d’alignement. Un indicateur que je n’étais pas au bon endroit, ou pas encore avec les bonnes personnes.

Ce que ça déclenche à l’intérieur

Avant d’assumer son bizarre, faut souvent passer par la gêne. Le doute. Le sentiment d’être “trop” ou “pas assez”.

On te dit que tu poses trop de questions. Que tu vas trop profond. Que tu switches de sujet sans prévenir. Que c’est difficile d’avoir une conversation légère avec toi.

En somme, tu es un couteau suisse dans un monde qui préfère les tournevis plats. Et selon l’endroit, ça passe ou ça casse.

Mais il existe aussi des endroits où ce bizarre devient une force. Où tu es vu pour ce que tu es : une lethal weapon capable de débloquer ce que d’autres ne voient même pas. Tu le sais rarement sur le moment. Mais tu le sens après coup, quand tu respires enfin pleinement.

Le moment où tu assumes

Un jour, tu te rends compte que ce que tu cachais… c’était ce que tu préfères aujourd’hui.
Ce côté bizarre. Ce côté intense. Ce côté entier.

Tu réalises que ce n’est pas un défaut, mais un trait. Un relief. Une couleur.
Et tu le portes. Tu le vis. Tu t’en fous de ce que ça déclenche chez les autres. Parce qu’à un moment, tu réalises que t’as plus l’énergie pour vivre une vie travestie.

Moi, je kiffe être bizarre. Parler à voix haute. Faire des liens improbables. Être “trop”.
Et je kiffe encore plus quand je croise des gens qui font pareil. Souvent, ce sont des personnalités proches du profil NF dans le MBTI — les idéalistes, ceux qui vivent avec le cœur, l’intuition et une envie de comprendre profondément. Avec eux, je me sens rarement bizarre. Plutôt… aligné. Des gens qui brillent sans filtre, sans avoir besoin de se justifier.

J’ai eu la chance récemment de croiser plusieurs de ces personnes. Au boulot. Dans la vie. Dans mon groupe de coaching aussi. Des gens qui m’autorisent à être moi, pas une version diluée.

Ces gens-là, ils ouvrent un espace. Sans le dire. Juste en étant.
Et grâce à eux, j’ai pu poser le costume-cravate invisible. Celui que j’avais souvent porté pour rentrer dans le cadre. Faire bonne figure. Être accepté. Ce costume, c’est celui qu’on enfile pour plaire aux autres, quitte à s’oublier un peu soi-même en chemin. Et parfois, je l’ai aussi enfilé en conscience. Parce qu’il servait un objectif, une étape, un rôle à jouer. Même si ce n’était pas confortable, il m’a parfois été utile. Mais aujourd’hui, je choisis quand je le mets. Et surtout, quand je l’enlève.

Ce que les enfants voient mieux que nous

Ce qui est fou, c’est que ce genre de permission… les enfants la sentent. Ils voient clair dans ton jeu. Ils repèrent ce que tu caches aux adultes.

Parce qu’ils n’ont pas encore appris à lisser les angles. À corriger ce qui déborde. À juger ce qui sort du cadre.

Et moi, j’ai vu dans leurs yeux une forme de reconnaissance.
Pas un jugement. Une curiosité. Peut-être même une admiration.

Le bizarre comme vibration

On passe trop de temps à se demander si on est “normal”.
Alors que la vraie question, c’est : est-ce que je suis moi ?

Et parfois, dans la vie, tu croises quelqu’un qui te regarde avec bienveillance pendant que tu racontes ton dernier délire… et tu sens que cette personne capte ta fréquence. Pas pour la corriger. Juste pour vibrer avec toi. Ce genre de rencontre, c’est comme un clin d’œil de l’univers qui te dit : continue.

Et tu te dis :

« Ok. C’est ici. C’est chez moi. »

C’est peut-être ça, l’amour. Pas l’amour romantique. L’amour au sens large. Celui qui dit :

“Toi, t’es bizarre comme moi. Pas pareil. Mais assez proche pour qu’on coexiste sans se juger.”

Et toi, t’es le bizarre de qui ?

Peut-être qu’au lieu d’essayer de plaire à tout le monde, on devrait chercher ceux qui vibrent à notre fréquence.

Peut-être que notre bizarre, c’est exactement ce que quelqu’un d’autre attendait pour se sentir moins seul.

Et peut-être que si chacun assumait un peu plus sa propre bizarrerie, on passerait moins de temps à juger celle des autres.

À force de se concentrer sur soi, on finit par avoir moins de temps pour critiquer les autres.

Alors merci à ceux qui m’ont vu, tel que je suis.
Et à ceux qui le feront encore.

Et merci aussi à ces deux enfants, qui, avec une phrase, ont déclenché en moi une cascade de réflexions… Regardez un peu le bordel que vous avez lancé ! 😅

Et toi ?
T’es le bizarre de qui ?

Cet article a été mis à jour le 16 août 2025

Andy

Andy

Salut, moi c’est Andy 👋
Explorateur curieux, multipassionné assumé, et éternel bidouilleur d’idées… avec une curiosité d’hyperactif qui me pousse à tout comprendre, tout apprendre, tout tester.

Ce blog, c’est mon labo personnel : j’y expérimente, j’y organise mes idées, et je partage en chemin ce qui pourrait aussi t’inspirer. Des projets, du sport, des réflexions, des outils, des ratés aussi — mais c’est le jeu quand on avance vite 🚀

Pas très carré, mais toujours vivant. Bienvenue dans mon espace numérique.

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