Et si les chemins de vie, c’était comme les pistes de ski ?

Et si nos manières d’avancer dans la vie ressemblaient à une journée sur les pistes ? Entre ceux qui tracent, ceux qui hésitent, ceux qui tombent et ceux qui accompagnent… chacun descend la montagne à sa façon.
Je sais pas pourquoi cette image m’est revenue ce matin.
Peut-être parce que ces derniers mois, j’ai souvent repensé à ma manière de naviguer la vie.
Comment j’avance. Avec qui. Pourquoi. Et surtout, à quel rythme.
Et au milieu de toutes ces réflexions, cette métaphore des pistes de ski m’est apparue, claire comme de la neige fraîche.
Ce qui est paradoxal, c’est que ça fait deux ans que j’ai pas mis les pieds sur une paire de skis.
Mais je pense que c’est justement ça qui rend la comparaison aussi parlante.
La vie, c’est une station de ski.
Et chacun descend comme il peut.
Sur les pistes comme dans la vie… chacun sa glisse
Celui qui croit connaître toutes les pistes
Lui, il t’explique les raccourcis, les virages, les meilleurs spots.
Il a “tout fait”, “tout vu”. Il parle avec assurance. Il donne envie de le suivre.
Sauf qu’à un moment donné, tu te rends compte qu’il est paumé.
Mais comme il a l’air sûr de lui, tout le monde continue à le suivre quand même.
Dans la vie, c’est celui qui pense avoir tout compris. Mais il suit un GPS périmé.
Celui qui fait tout en shoosss
Il shoosss tout le temps. Full vitesse.
Pas de pause, pas de regard en arrière. Il fonce.
Il skie pour skie, pas pour profiter.
Et si tu t’arrêtes, il râle, il s’impatiente, il t’abandonne.
Dans la vie, c’est le mec qui enchaîne sans jamais s’arrêter. Il avance, mais il ne sait même plus pourquoi.
Celui qui check la carte toutes les 10 secondes
Il flippe à chaque croisement. Il regarde la carte, puis il vérifie, puis il revérifie.
Il est figé entre la peur de se tromper et la peur de ne pas avancer.
Il fatigue tout le monde, surtout lui-même.
Dans la vie, c’est celui qui n’avance pas sans certitude. Mais comme la vie est floue par nature… ben il n’avance jamais.
Celui qui panique pour la couleur des pistes
Tu lui dis que cette rouge est plus facile qu’une bleue, il te répond :
“Oui mais sur la carte, c’est rouge”.
Il voit le symbole, pas la réalité. Il voit le risque, pas le terrain.
Dans la vie, c’est celui qui a peur parce que c’est censé être “difficile”. Même si c’est totalement faisable pour lui.
Celui qui croit plus la carte que toi
Tu lui dis que t’as fait la piste 1000 fois, que c’est tranquille.
Mais il croit plus la signalétique que ton expérience.
Dans la vie, c’est celui qui fait plus confiance à la théorie qu’à ton vécu. Qui pense que la carte est plus crédible que le chemin.
Le bourré de midi
Il est là pour “profiter”. Deux pintes à 11h, un génépi à midi.
Il rigole fort, fait n’importe quoi, et disparaît à la première vraie descente.
Dans la vie, c’est celui qui décroche vite. Qui veut juste être là pour l’ambiance, mais qui ne suit plus rien de ce qui se passe.
Celui qui traîne à venir et dit que la journée est trop courte
Il perd un gant, oublie son forfait, prend le mauvais télésiège.
Et à la fin, il dit : “Franchement, on n’a rien eu le temps de faire aujourd’hui.”
Dans la vie, c’est celui qui retarde tout et qui se plaint ensuite du timing.
Ceux qui refont toujours la même piste
Pas de surprise. Pas de nouveauté.
Ils connaissent chaque virage, chaque bosse.
C’est confortable. Mais ça devient vite répétitif.
Dans la vie, c’est ceux qui ne sortent jamais de leur routine. Par habitude, par sécurité, ou par peur de l’inconnu.
Celui qui sort de la carte
Il prend les chemins que personne ne regarde.
Il coupe dans la forêt, cherche la poudreuse, tente des trucs.
Parfois il tombe, parfois il découvre des pépites.
Dans la vie, c’est celui qui explore. Qui crée son propre chemin. Qui ne suit pas les pistes balisées.
Celui qui ne skie presque pas
Il attend les autres, il aide, il guide, il porte.
Il fait peu de descentes, mais il fait en sorte que tout le monde passe une bonne journée.
On l’oublie souvent. Mais sans lui, rien ne tient.
Dans la vie, c’est celui qui soutient, en arrière-plan. Un pilier discret, mais précieux.
En bas de la piste, qu’est-ce qu’il reste ?
On n’a pas tous les mêmes skis, les mêmes jambes, les mêmes peurs.
Certains veulent aller vite, d’autres veulent savourer.
Certains suivent, d’autres tracent, certains observent.
Mais à la fin de la journée, ce qui compte…
C’est pas la vitesse. C’est pas la carte.
C’est de se retrouver tous en bas, entiers, un peu fatigués mais le cœur léger.
Peut-être autour d’un chocolat chaud. Ou d’un vin chaud, soyons honnêtes.
Et demain ?
On remet les fix ?
On change de station ?
Ou on reste au chalet à regarder la neige tomber ?
Et toi, t’es quel skieur aujourd’hui ?
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