Quand j’ai compris que personne ne viendrait me sauver, j’ai choisi de le faire moi-même.

Entre février et décembre 2024, j’ai tout perdu. Une relation, un entourage, un cap. Et surtout, j’ai compris un truc brutal : personne ne viendra me sauver.

Entre février et octobre 2024, j’ai dû faire le deuil d’un projet de vie.
D’une relation.
D’une famille que j’étais en train de construire.
Je croyais encore à l’amour, à l’alignement et à cette image de stabilité qu’on nous vend.
Mais tout s’est effondré.

Et ensuite… un deuxième deuil s’est imposé.
Plus sournois. Plus douloureux.
Le deuil de mon entourage.

Mais pas d’un coup.
Depuis un bon moment déjà, ça s’effritait.
Suite aux événements, à la façon dont je réagissais…
j’ai senti un fossé grandir.
Et moi, j’essayais encore de justifier mes réactions.
D’expliquer ce que je traversais — à des gens qui, en réalité, n’avaient jamais vécu ça.

Premier crash : bosser pour oublier… et m’en sortir

Pendant ces mois-là, j’ai bossé comme un damné.
Deux jobs à temps plein. Zéro jour de repos.

  • 8h à 16h à l’hôpital,
  • 17h à 22h comme consultant dans un labo du sommeil,
  • Et la nuit, entre 23h et 2h du matin, j’essayais de garder debout Studiomaniak, Bindy, et mes autres side-projects.

J’ai mis tout mon entrepreneuriat sur pause.
Pas par choix.
Parce que je n’avais plus les moyens d’en vivre.
J’ai dû retourner faire de l’argent pour survivre.
Et dans ce tunnel, je n’ai vu personne.

Deuxième chute : c’est quand tu ralentis que tu tombes

C’est là que mon deuxième job s’est arrêté.
J’ai enfin eu un peu de temps…
et c’est justement ce vide-là qui m’a englouti.

Je me suis retrouvé seul dans une maison, belle mais isolée, au cœur des bois.
Plus de rythme. Plus de routine.
Juste moi, face à ce qui restait.

À cette période, très peu de gens savent où je vis.
Et avec le recul, si j’avais sombré…
il aurait fallu du temps avant que quelqu’un s’en rende compte.
Peut-être trop de temps.

Je ne voyais presque personne.
À part deux ou trois personnes qui acceptaient de me voir tard le soir.
Parce que c’était le seul moment où moi, j’étais disponible.
Et ça, ça m’a profondément touché.

Pendant que le monde dormait,
ces gens-là me disaient “ok pour un café à 22h” ou “viens juste te poser”.
Ils m’apportaient quelque chose que je n’arrivais plus à trouver ailleurs.
Un espace, une écoute, une vraie présence.

Ce jour où j’ai compris que personne ne viendrait

C’est dans ce vide que la phrase m’a frappé, en pleine poitrine :

No one is coming to save you.

Et c’était vrai.
Pas d’appel.
Pas de “viens, on va marcher”.
Pas de “comment tu tiens ?”.

Et pourtant, j’étais visible.
Les gens savaient. Ils voyaient que ça n’allait pas.
Mais rien.

Alors j’ai arrêté.
Arrêté d’expliquer.
Arrêté d’attendre.
Arrêté de tendre la main.

Et surtout, j’ai arrêté d’aider tout le monde.

Moi qui ai toujours été ce mec qui soutient, qui motive, qui rassure.
Peut-être à l’excès.
Peut-être à cause de ce profil ENFP qui veut que tout le monde aille mieux, tout le temps.
Peut-être un peu sauveur, peut-être un peu naïf.

Mais là, j’avais plus de jus.
À force d’être le moteur émotionnel des autres,
je roulais sur la réserve.
Et même si aider me donne une énergie de dingue en temps normal,
là, c’était moi que je devais réparer.

Alors j’ai mis 100 % de mon énergie sur moi.

La première fois où j’ai compris qu’on pouvait être seul… même entouré

Avant mes 12 ans.
Divorce des parents.
Perte de repères.
Je suis viré du général.
On me dit littéralement :

“Tu ne peux ni réussir ni échouer ici.”

Je change d’école.
Et tous mes soi-disant amis ? Disparus.
Plus de nouvelles.

Avec le recul, je vois bien : c’étaient pas des amis.

À ce moment-là, je me raccroche à deux choses :

  • Le GS Redan à Koekelberg, mon club de spéléo. Big up à vous. C’est là que je me suis senti exister à nouveau.
  • Les jeux vidéo. Et surtout Dofus.

J’y tombe comme on tombe dans un puits.
Addiction totale.
Parfois jusqu’à 16h par jour.

Mais même là, je construis :

  • Je monte une guilde,
  • J’organise,
  • J’optimise,
  • J’élève des dragodindes,
  • Je gère des maisons virtuelles.

Et honnêtement, si les kamas avaient été une crypto,
je serais probablement à la retraite aujourd’hui.

C’est aussi à cette époque que je rencontre ma copine de l’époque.
Je ne m’en rends pas compte sur le moment,
mais aujourd’hui, je sais que c’est en partie elle qui m’a sauvé.
Elle m’a aidé à redevenir la meilleure version de moi-même.
Et à ce jour, je réalise à quel point une personne peut te remettre sur ta trajectoire.

J’en ai pris pleinement conscience le jour où mon frère m’a dit cette phrase :

“Moi, à cette époque-là… j’avais personne.”

Il parlait du divorce, de l’effondrement d'une famille, de notre enfance.

Et c’est là que j’ai compris. J’ai mesuré la chance que j’avais eue, moi, d’avoir eu cette relation, ce soutien, ce repère.

Mais cette histoire-là appartient au passé.

Aujourd’hui, ce sont d’autres personnes qui m’aident à avancer.

Celles qui m’ont dit “viens boire un café à 22h” quand tout le monde dormait.

Celles qui sont entrées dans ma vie dans un moment de nuit noire,
…et qui m’ont permis de rallumer la lumière petit à petit.

Elles ne le savent peut-être pas.
Mais elles ont compté. Et elles comptent encore.

Grâce à elles, j’ai pu redessiner ma trajectoire.
Une nouvelle version de moi. Une version qui avance.

Quand il ne reste plus personne… il reste la famille

Mon père et mon frère.

Mon père a été un roc administratif et moral, dans l’ombre mais toujours là.
Et mon frère, lui, un soutien émotionnel solide, inattendu.

C’est dans nos échanges que j’ai compris un truc que nos parents avaient toujours mal interprété :

Ce n’est pas nos différences qui nous ont éloignés toutes ces années.
C’est peut-être justement parce qu’on est profondément pareils.

Deux ENFP.
Deux rêveurs.
Deux ultrasensibles.
Mais avec deux manières bien différentes d’encaisser le passé.

Et ce lien-là, c’est une surprise. Une force. Une réparation.

Redevenir le pilote de ma vie

En janvier, je reprends le manche.

C’est là que je tombe sur une interview de Jérémy Ferrari, qui dit :

*“Quand tu vas mal, tu n’as pas envie de parler, de manger correctement, de dormir tôt ou de faire du sport.
Et pourtant, c’est exactement ce que tu dois faire pour aller mieux.
Il n’y a personne qui revient plus déprimé d’un jogging qu’il n’en est parti.”*

Alors je lance un défi : 300 km de course au premier trimestre 2025.
(Je t’en parle juste ici.)

Je structure mes journées.
Je reprends ma nutrition.
Je recrée des habitudes.
Je me remets à construire.
Pas pour briller. Pas pour prouver.
Juste pour me remettre debout.

Ce que je souhaite être — et rester — même quand tout s’écroule

Ce que cette épreuve m’a appris,
c’est que l’homme que je veux devenir,
ce n’est pas celui qui ne tombe jamais.
Ni celui qui a tous les repères.

C’est celui qui peut tout perdre :

  • une relation,
  • un job,
  • sa santé mentale,
  • ses repères,
  • son cercle…

…et qui dit malgré tout :

“F*ck it. I’ll figure it out.”

Et si tu lis ça,

Et que toi aussi tu traverses une tempête…

Sache un truc :

T’as le droit de tomber.
Le tout, c’est de pouvoir te dire un jour :
“OK. Et maintenant ?” 

Et à ceux qui ont été là, d’une façon ou d’une autre : merci. Vous avez compté plus que vous ne le pensez.

Cet article a été mis à jour le 2 juin 2025

Andy

Andy

Salut, moi c’est Andy 👋
Explorateur curieux, multipassionné assumé, et éternel bidouilleur d’idées… avec une curiosité d’hyperactif qui me pousse à tout comprendre, tout apprendre, tout tester.

Ce blog, c’est mon labo personnel : j’y expérimente, j’y organise mes idées, et je partage en chemin ce qui pourrait aussi t’inspirer. Des projets, du sport, des réflexions, des outils, des ratés aussi — mais c’est le jeu quand on avance vite 🚀

Pas très carré, mais toujours vivant. Bienvenue dans mon espace numérique.

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